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Winter is coming

Les personnes allergiques aux discussions météorologiques ne sont pas à la fête en ce moment.

Du " p'tit vent du Nord " à l'indémodable " y a plus de saisons " (n'oublions pas pour autant le controversé " on ne sait plus comment s'habiller ! "), ils serrent lèvres et poings, encaissant sans broncher - jusqu'à quand ? Jusqu'à quand ? - les formules toutes faites qui se succèdent, les analyses alarmistes des climatologues, les Mmes et Mrs Météo, air grave, invités en fin de JT, sans parler des marronniers de la presse paresseuse.

La France éternue, 'tout Paris a un léger rhume' (comme disait Mme Sagan) et, les bistrots, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, ont leurs causeries assurées !

Personnellement, passer de l'été à l'hiver en sautant l'étape automnale habituelle m'est certes désagréable, mais enfin, que puis-je faire d'autre que de m'adapter à la situation ? Les humeurs de Dame Nature ne sont guère discutables. Les chemisettes sont donc sagement suspendues dans la penderie (seront sûrement démodées l'année prochaine mais, dans deux-trois ans ? Ce qui est 'in' un jour sera 'out' demain et réciproquement...), les pulls, écharpes et blousons chauds ressortis, mes humeurs noires causées par les nuages gris, j'arrive encore à les étouffer avec mes réminiscences aoûtiennes et voilà, on ne va pas épiloguer trois plombes sur ce qui nous échappe !

Ceux qui, comme moi, fuient les bla-bla interminables sur ce sujet (éviter la voisine ! Éviter la voisine !) n'échappent pas pour autant à cette vérité du moment : la cité renifle, la ville grouine, les bactéries gagnent en puissance, les virus se préparent à leur grande orgie annuelle.

Il y a encore quelques jours, Ebola menaçait l'humanité à la une de tous les médias. Pfu ! Aujourd'hui, la rhino-pharyngite paraît devenue l'unique préoccupation existentielle du Gaulois versatile !

Rien de surprenant, rien d'exceptionnel. Pourtant... Pourtant...

Certes, comme tous les ans - d'accord : plus tôt cette année ! C'est dit, une fois pour toutes, passons - mais, jamais les grognements publics, les expectorations sans gêne ne me sont parus aussi nombreux. Aussi... détendus; devenus communs, presque.

Les rames de métro ne raisonnent que du son de brutales, bruyantes et peu ragoûtantes déglutitions. Les trottoirs et autres lieux où la foule se mêle, se rencontre, se jonchent de crachats écœurants mais, visiblement, jugés naturels par les athlètes buccaux qui les répandent... C'est moi ou on vire porcins ? Cochonnaille franchouillarde, halal, casher & co : peu importe, on tourne cochons, vous dis-je !

De Paris ville-Lumière, passer à Paris cité-truie, non, non... Un petit effort, tout de même !

L'ambiance générale est déjà délétère, le vivre-ensemble détricoté, le politique décrédibilisé, l'intégration guère en forme, l'intolérance à son apogée, les réactionnaires deviennent maîtres à penser de l'époque, les souterrains citadins, à la stupéfaction des touristes, de Voltaire à la place de Clichy, dégagent des odeurs écœurantes d'urines (peut-être que si les SDF étaient convenablement pris en charge...), etc, etc... Bref : l'atmosphère est suffisamment lourde pour ne pas tolérer, en plus, le glissement de nos mœurs vers ceux d'une porcherie.

Si la progression ou la régression d'une société peut s'évaluer sur maints critères, celui de l'utilisation progressive ou régressive de ce petit bout de papier au nom magique : " mouchoir ", me paraît également assez pertinent.

L'époque du Moi-Je atteint ses limites lorsque les expectorations de glaire s'approchent de mes boots Paul Smith. Là, on approche de la frontière ultime ! 'Je veux, je fais-au-Diable-les-autres', c'est mignonnet pendant l'adolescence mais, ensuite... Lorsqu'une majorité de quidams, tous âges, toutes origines et tous milieux sociaux confondus s'y mettent allègrement et sans gêne : c'est que problème il commence à y avoir.

Alors, répète après moi, Pig-Town :

- " Dans la rue, en public (à la maison, je grogne à loisir si je veux), j'utilise un mouchoir. Mouchoir ! Je me mouche discrètement. Je ne crache pas. Je ne c.r.a.c.h.e pas ! "

Diantre, 2015 et, à ce rythme-là de dé-civilisation, tout comme mes sapes d'été, Nadine de Rothschild finira à la mode ! L'hiver sera long...

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