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Fumisteries littéraires, dévoiements politiques : de Valérie Trierweiler à Marie-France Garaud

Puisque tout le monde, ces temps-ci, se met à la critique littéraire et à la publication de 'morceaux choisis', permettez-moi de m'y essayer.

Ainsi attaque le prologue :

" La France s'ennuie, disait-on autrefois. Aujourd'hui, elle s'efface. Derrière une agitation fébrile et pathétique, rien, le vide. Il y a beau temps que les Français cherchent désespérément un secours sans cesse promis par des prétendants trop sûrs d'eux. Ils savent maintenant qu'ils ne le trouveront plus dans un débat politicien dérisoire : gauche, droite, centre, programmes, réformes, vanités, beaucoup de bruit pour rien, un peu de bruit dans le vide... Les ambitions demeurent, l'impuissance s'étale, la vulgarité aussi. Le peuple dit : " Assez ! " Le pouvoir s'évanouit. "

Faut-il donc être politiquement hors jeu, ne plus attendre de poste ou fonction officiels pour s'autoriser à pareille lucidité, à un tel abandon de la langue de bois ?

Point d'ancienne première dame aigrie répandant rancœur et fiel derrière ces lignes.

'Seulement' la présidente de l'Institut International de Géopolitique, ancienne sherpa de Georges Pompidou puis de Jacques Chirac, redoutable politique aux idées claires et à la repartie impitoyable (consacrée, en 1973, femme la plus puissante de France par le magazine Newsweek) : Mme Marie-France Garaud.

" Impostures politiques " est sorti chez Plon en 2010.

Peu de chances qu'il atteigne, même sur la durée, les scores spectaculaires de " Merci pour ce moment. " Que voulez-vous, Mme Garaud n'a pas l'âme d'une Bovary et n'a pas, à ma connaissance, de racines Huns !

D'où mon bémol : " le peuple dit 'Assez !' ", certes mais, le peuple se rue dans les librairies...

Électeur de gauche (enfin... Jusqu'à présent...), si j'avais été plus âgé et contemporain de l'époque où cette dame exerçait sa prodigieuse influence intellectuelle sur les hommes de droite d'alors, nul doute qu'elle m'aurait semblé dangereuse. Aujourd'hui, alors que les différences gauche-droite me paraissent devenues si artificielles, que je me sens, tel un Mr Montespan cocufié, pousser des cornes de plus en plus lourdes à porter, que je vois le communautarisme se répandre à vitesse grand V, l'ambiance de la cité se détériorer, que des drames sociaux manquent quotidiennement de se produire dans l'indifférence politique générale, que le religieux ressurgit et s'exprime à la moindre opportunité, affaiblissant la République laïque, que l'intolérance, le racisme gagnent chaque jour davantage en puissance, eh bien, aujourd'hui, face à ce triste constat de l'impuissance politique, Mme Garaud me semble incroyablement pertinente !

Dans ce livre-tribune, elle démontre la perte d'influence, voire de souveraineté, de la France via la signature de traités européens scélérats ( ah, ce fameux traité de Lisbonne rejeté par le peuple mais voté un an plus tard par l'Assemblee...), l'importance, due à une histoire et une approche totalement différentes de la notion d'Etat par la toute puissante Allemagne, qui nous transforme peu à peu, dans ce nouveau monde fait d'empires et avec le blanc-seing de nos dirigeants amorphes, en une vulgaire province européenne, si ce n'est en un pays satellite ! De notre acceptation de nous laisser glisser d'un 'état' à une simple 'société'.

Comment, dès lors, après un tel constat, s'étonner de la vacuité de notre classe politique sans plus de réels pouvoirs (si ce n'est de celui de brasser vent et espoirs) ?

Comment s'étonner de l'abstention qui grimpe encore à chaque nouvelle élection, de l'égocentrisme de ceux qui se rêvent rois, de la montée des extrêmes (qui, eux aussi parlent de 'souveraineté' mais, qu'on ne s'y trompe pas : tellement baignés d'idéologies, ils ne mèneraient le pays qu'à la catastrophe) ?

Les gens, après les promesses oubliées des élections, sentent le peu de pouvoir réel des 'hommes d'Etat', le peu de préoccupation pour leurs problèmes concrets et pour leur abaissement social violent, tous occupés à leurs petits jeux obscènes et consanguins. Nos aînés ont connu de Gaulle; nous, on a Lavrilleux. Bon.

Les réponses ? Cet ouvrage en contient. Chacun verra s'il adhère ou non. Il a au moins le mérite de répondre de manière argumentée et logique à cette question que tout le monde se pose, tous bords politiques confondus :

- " Mais... Pourquoi sont-ils donc si nuls ? "

Question encore renforcée après la sortie du livre de Mme Trierweiler, ultime pétale de rose tombant sur la balance.

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